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Dans la tête du Casu

Dans la tête du Casu

Des Hommes, le plus fou est celui qui renie sa propre folie


La mer de cuivre ( 11 )

Posted by Casu on March 12 2014, 23:04pm

Categories: #Nouvelle

La mer de cuivre ( 11 )

Estèbe se laissa tomber dans le fauteuil de son salon. Il avait eu une journée bien chargée, il se serait bien passé des extravagances de sa cuivre. Il sortit de sa poche le paquet de cigarettes que lui avait offert un de ses nouveaux collègues. Le tabac était une denrée prohibée dans le quartier doré, il était réservé aux prolos. Mais sa curiosité eut raison de ces convenances dorées. Depuis, il ne pouvait plus s'en passer. Cette chose était extraordinaire ! Comment faisait-il pour contenir tout son stress avant ça ? Il laissa tomber la cendre sur le tapis terne qui couvrait le sol. Il se repassa la journée dans sa tête.
Son arrivée au CSRC tout d'abord ; de grands locaux blancs, très bien entretenus. Des employés souriants, aimables et dynamiques.
Son bureau ensuite, exagérément grand, luxueux. Le siège en cuir, le mini-bar, le bel ordinateur...
Son premier cas, un jeune cuivre rebelle. Il avait ravagé le jardin de son maître à grands coups de pelle. D'après son dossier, ce n'était pas son premier écart. Pots brisés, insubordination... Un vrai déchet.
Son collègue lui expliqua que pour chaque dossier, après un bref entretien avec le cuivre, une décision devait être prise. Soit le transfert au Couvent de Correction ou " CC ", soit, le transfert vers la chambre noire.
Le premier lieu était simplement un couvent, dirigé par la mère supérieure. Celle-ci s'assurait de remette les cuivres sur le droit chemin, ses méthodes étaient très dures, mais elle obtenait de bons résultats et c'était la tout ce qui comptait.
La chambre noire... Estèbe ne l'avait pas encore vu de ses propres yeux. La chambre noire... Quel mystère pour tous les employés du CSRC. On y plaçait les cuivres dont on ne pouvait plus rien tirés de bon. On les attachait sur une table d'opération, s'assurait qu'ils ne pouvaient plus bouger, puis, on éteignait toutes les lumières. Ensuite, les employés sortaient de la chambre, fermaient la porte à clef, et attendaient. Lorsque les hurlements du cuivre avaient cessés, ils ouvraient à nouveau la porte, et rallumaient les lumières sur la table vide. Nul ne savait où passaient les cuivres attachés à cette table. Mais la chambre les débarrassait des indésirables, des nuisibles, et c'était le principal.

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